ET VOILÀ, ON L’A FAIT !
Après deux jours de récupération et de « séchage », je reprends la plume pour vous livrer mes impressions sur ce qu’il s’est passé ce soir là sur la Seine.
Emotion, Fraternité, Eblouissement, Précision, Efficacité, Réussite totale, Pluie.
Voici les mots clés qui me viennent à l’esprit lorsque je repasse le fil de la Cérémonie d’Ouverture.
Ce que je vous livre, c’est ce qu’il se dégage de cette journée/soirée « de ouf » comme diraient les jeunes, et en particulier de ce momentum exceptionnelle depuis l’embarquement de la délégation des îles Marshall dévolus au Black Swan, le Clipper ayant eu l’honneur de recevoir à son bord les athlètes du Portugal, du Qatar et de la Corée du Nord.
Tout à commencé en début d’après midi ce vendredi 26 juillet où au moment de l’arrivée sur les quais d’embarquement et la zone de stationnement sécurisée, les équipages ont été méticuleusement fouillés par des militaires en treillis et béret vert, de l’opération sentinelle.
Pour les 85 bateaux participants, le linéaire le long duquel stationnaient les bateaux était de plus de 3 km ; il y avait donc un dispositif militaire hyper musclé pour rendre cette zone totalement étanche à toute intrusion indésirable.
Puis les choses se sont déroulées comme lors des répétitions :
- nos « échos » (les bateaux accompagnateurs dévolus à une flotte d’environ 6 bateaux) viennent voir chaque bateau pour donner leurs dernières instructions et remettre les talki-walki spécialement conçus pour les communications sur canal satellite dédié, les bornes GPS pour le contrôle de trajectoire, ainsi que le raod-book pour le passage à la seconde sous les ponts
- ensuite c’est le personnel chargé des captations d’images à l’intérieur des bateaux qui pose son matériel et effectue les réglages des enceintes et de la caméra de bord
- puis, vérification du fonctionnement des moteurs ; pour nous, à bord du Black Swan 100% électrique, cela consiste surtout à voir que les batteries sont chargées à 100%. On fait alors tourner les hélices pour voir si rien ne perturbe leur rotation. Bien que la Seine soit désormais presque « baignable », cela n’exclut pas qu’il puisse y avoir de temps en temps une embacle, un sac en plastique ou un bout de corde qui s’enroule dans une hélice. C’est de plus en plus rare, mais autant vérifier.
- Ensuite, il faut attendre l’arrivée de nos athlètes. Le temps se passe à échanger avec nos voisins de quai en buvant du café et discutant des aménagements de nos bateaux respectifs : un moment de calme très appréciable où on savoure notre solidarité fluviale.
- Une heure environ avant l’arrivée des athlètes, l’encadrement technique monte à bord et vérifie que tout se passe selon la feuille de route.
A bord du Black Swan :
1 pilote
1 co-pilote/radio
2 responsables encadrement délégation
4 athlètes
3 coachs
A bord du Clipper Paris :
1 pilote
1 co-pilote/radio
2 matelots
2 membres du GIGN
5 membres de l’organisation Paname 24
Et 86 athlètes avec leur coach
Le Black Swan 100% éléctrique est positionné au quai d’Ivry qui se trouve être le point le plus éloigné du démarrage de la Parade, donc une grande vigileance a été apportée sur les questions d’autonomie. Nos batteries peuvent assurer une croisière de plus de 3 heures, nous descendons la Seine à 9km/h avec un courant avalant qui nous porte, nous sommes donc sereins.
Le bateau amarré derrière le Black Swan est le Don Juan 2 qui va partir en pôle position avec la délégation grecque à son bord, comme le veux la tradition Olympique. Nous avons la position 47 dans la file et le Clipper Paris la position 60, pour une parade de 85 bateaux.
Vers 18h30 arrivent les premières délégations sur les quais : c’est magnifique et nous assistons à un vrai défilé de mode. Ils ont des costumes aux couleurs de leur pays et agitent de petits drapeaux lors de leur passage en rejoignant leurs bateaux respectifs. L’ambiance monte d’un cran, sous les applaudissements.
Vers 19h, notre délégation embarque à bord ; certains athlètes sont habillés en costume traditionnel : pagne en fibre de pandanus et chapeau à fleurs tropicales, l’ensemble assez dénudé malgré la pluie qui s’annonce. Les îles Marshall sont un archipel de micronésie au nord est de l’Australie, d’une superficie de 181m2 et avec une population de 41.000 personnes. C’est tout petit, mais il y a quand même 1100 îles.
A bord du Black Swan, on se prépare au départ. Depuis le début d’après midi, on scrute l’appli « Rain Today » qui indique l’évolution des masses pluvieuses.
Si on a réussi à passer entre les gouttes jusqu’alors, une gigantesque masse pluvieuse se déplace vers Paris et devrait l’atteindre vers 20h30 avec des pluies faibles qui doivent se renforcer au fur et à mesure que la nuit tombe.
Vous connaissez la suite…
Notre délégation des îles Marshall avait une sorte de Haka vocal tonitruant qu’elle n’a cessé de huer au croisement de chaque bateau ou dès que le public sur les berges les saluait ; je vous laisse imaginer la fréquence des hakas !
A la fin de la Parade, on était non seulement trempés comme jamais, mais également complètement sourds. C’est redevenu normal par la suite. Mais quelle ambiance festive incroyable !
Les capations d’images par les caméras de l’organisation ont démarré au pont d’Austerlitz, il venait de commencer à pleuvoir et ça faisait à peu près une demi heure que nous faisions route au départ du Port d’Ivry.
On a croisé le Clipper Paris avec ses trois délégations joyeuses qui saluaient la foule amassée sur les quais, avant qu’il ne procède à son évitage (demi tour en langage fluvial) pour rejoindre la procession.
Concentration max pour Grégory Lafrancesca, le Capitaine du Clipper Paris, au moment du passage le long des îles artificielles
Les ponts se sont enchainés les uns après les autres, à la seconde près, jusqu’au Trocadéro puis en zone de débarquement à Paris Yacht Marina qui a accueilli sur son ponton de nombreux autres bateaux et athlètes. Tou s’est parfaitement déroulé sans le moindre incident, sous une pluie devenue diluvienne mais qui ne semblait pas perturber nos athlètes, légèrement transis mais heureux et fiers de découvrir en bateau, la Seine, Paris et ses monuments majesteux.
Passage magnifique devant la conciergerie
Cette Cérémonie d’ouverture aura été un moment suspendu, magique et qui restera pour tous et à jamais gravé dans nos mémoires.
Elisabeth & Didier
L’ultime souvenir : La feuille de route avec le chronométrage à chaque pont.